Quand l’écologie rime avec facture salée : la guerre aux forfaits data

Quand l’écologie rime avec facture salée : la guerre aux forfaits data

L’Agence de la transition écologique (Ademe) envisage de réguler les forfaits mobiles offrant des volumes de données élevés, arguant que la consommation moyenne des Français est de 17 Go par mois, tandis que de nombreux forfaits proposent jusqu’à 100 Go ou plus. L’Ademe souligne l’impact environnemental de l’utilisation des réseaux mobiles, affirmant que la 4G et la 5G ont un impact dix fois supérieur à celui du Wi-Fi pour un même usage. Elle propose donc une tarification progressive pour inciter les utilisateurs à privilégier le Wi-Fi.

Cette proposition soulève plusieurs interrogations quant à sa pertinence écologique et à ses conséquences économiques pour les consommateurs. 🙄

Un fondement écologique discutable

L’argument selon lequel les forfaits généreux en données encourageraient une surconsommation nuisible à l’environnement est contestable. La consommation moyenne de 17 Go par mois indique que la majorité des utilisateurs ne saturent pas leur enveloppe data, même avec des forfaits offrant des volumes élevés. De plus, les infrastructures réseau sont conçues pour gérer ces volumes de données, et la consommation individuelle n’entraîne pas nécessairement une augmentation proportionnelle de l’empreinte carbone. De plus, même en imaginant que nous pourrions imposer à chaque client une enveloppe de 17 Go – vous vous doutez bien que les opérateurs ne vont pas diminuer ou revoir les équipements qu’ils ont déployé par le passé et sur lesquels ils ont investi.

Une pression financière supplémentaire sur les consommateurs

Imposer une tarification progressive pénaliserait financièrement les utilisateurs, notamment ceux pour qui le smartphone et l’accès à Internet mobile sont essentiels. Professionnels, étudiants et personnes en situation de précarité dépendent souvent de leur forfait mobile pour accéder à des services en ligne, étudier ou travailler. Réduire les volumes de données incluses ou augmenter les tarifs au-delà d’un certain seuil reviendrait à restreindre l’accès à des ressources indispensables dans la société actuelle.

N’oubilons pas non plus que grâce à ces abonnements de nombreux jeunes et personnes plus précaires sont capables d’avoir Internet chez eux à leur domicile avec leur smartphone sans forcément acquérir un second abonnement avec une box Internet à la maison.

Une vision déconnectée des réalités sociales et technologiques

La proposition de l’Ademe semble ignorer les évolutions des usages numériques. Les applications professionnelles, les plateformes éducatives et les services de streaming nécessitent des volumes de données conséquents. Limiter artificiellement ces usages pourrait freiner l’innovation et l’adoption de nouvelles technologies. De plus, dans de nombreuses zones, le Wi-Fi n’est pas toujours disponible ou performant, rendant l’utilisation des réseaux mobiles indispensable.

Conclusion

La démarche de l’Ademe, bien que motivée par des préoccupations environnementales, apparaît déconnectée des réalités d’usage et risque d’imposer une charge financière supplémentaire aux consommateurs sans bénéfice écologique avéré. Une approche plus équilibrée consisterait à encourager le développement d’infrastructures réseau plus écologiques et à sensibiliser les utilisateurs à une consommation numérique responsable, sans recourir à des mesures coercitives qui pourraient nuire à l’accès aux services numériques pour tous.

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