Et si produire son propre carburant devenait une réalité ? C’est le pari de Aircela, une jeune startup new-yorkaise qui promet de fabriquer de l’essence à partir… de l’air. Une solution étonnante qui pourrait bouleverser le marché automobile à l’heure où la transition vers l’électrique domine les débats.
Une machine qui capte le CO₂ pour créer de l’essence
L’idée peut sembler irréelle, et pourtant Aircela a déjà présenté un prototype fonctionnel. L’appareil, de la taille d’un réfrigérateur, serait capable de produire jusqu’à 4 litres d’essence par jour, sans recours au pétrole.
Le procédé repose sur plusieurs étapes :
- l’air ambiant est aspiré puis filtré grâce à un mélange d’hydroxyde et de potassium ;
- le dioxyde de carbone capturé est associé à de l’hydrogène, lui-même obtenu par électrolyse de l’eau alimentée en énergie solaire ;
- un catalyseur transforme ce mélange en méthanol, ensuite converti en essence.
Résultat : un carburant chimiquement identique à celui distribué en station-service, parfaitement compatible avec les moteurs thermiques actuels. Aucune modification mécanique n’est nécessaire, ce qui pourrait séduire des millions d’automobilistes attachés à leur véhicule essence.
Un carburant plus vert… et produit localement

L’avantage majeur d’Aircela est sa promesse d’un carburant neutre en carbone. Chaque litre fabriqué nécessite l’absorption d’environ 10 kg de CO₂, ce qui contribue à compenser les émissions générées lors de la combustion.
Autre atout : la possibilité de produire sa propre essence, n’importe où. Les zones rurales ou isolées, où les stations-service se font rares, pourraient bénéficier directement de cette innovation. Pas besoin de modifier les réseaux de distribution ni de remplacer les véhicules existants.
Ce projet repose sur les travaux du physicien Klaus Lackner, pionnier de la capture directe du dioxyde de carbone. Les fondateurs Eric et Mia Dahlgren ambitionnent d’offrir une alternative crédible aux carburants fossiles, tout en évitant les contraintes liées à l’électrification massive du parc automobile.
Quel avenir pour Aircela ?

Actuellement testée à Los Angeles, la machine devrait être commercialisée à partir de l’automne. Le prix annoncé se situerait entre 14 000 et 18 500 euros, un investissement important mais qui pourrait séduire des particuliers pionniers, des exploitations agricoles ou encore des flottes professionnelles cherchant à réduire leur dépendance aux stations-service.
Il reste toutefois plusieurs questions ouvertes :
- la rentabilité réelle de la production au quotidien ;
- la capacité de l’appareil à s’adapter à une consommation plus élevée ;
- la disponibilité de cette technologie à grande échelle.
Malgré ces incertitudes, Aircela suscite déjà un fort intérêt. Dans un contexte où plus de 90 % des véhicules roulent encore à l’essence ou au diesel, une telle innovation pourrait représenter un tremplin vers une transition plus progressive.
En résumé :
- Production : 4 litres d’essence par jour
- Principe : capture du CO₂ et électrolyse de l’eau
- Carburant : identique à l’essence classique, utilisable sans modification
- Impact : capture de 10 kg de CO₂ pour chaque cycle de production
- Prix attendu : entre 14 000 et 18 500 €
- Lancement prévu : automne 2025
Un futur hybride entre thermique et énergies renouvelables ?
Alors que l’électrique s’impose peu à peu, Aircela propose une piste différente : prolonger la vie des moteurs thermiques tout en réduisant leur impact environnemental. Cette solution ne remplacera sans doute pas les voitures électriques à grande échelle, mais elle pourrait occuper une place de choix dans un marché en quête de diversité énergétique.
Une chose est certaine : transformer l’air en essence n’est plus une utopie. Reste à voir si cette innovation tiendra toutes ses promesses une fois disponible au grand public.
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