Paris, le 24 juillet 2024 – Coup de tonnerre dans le paysage audiovisuel français : l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a décidé de ne pas renouveler la fréquence TNT de C8. Cette décision, qui prend effet dès aujourd’hui, marque la fin d’une ère pour la chaîne du groupe Canal+, propriété du milliardaire Vincent Bolloré, et soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la télévision en France.
C8 : une histoire marquée par les polémiques
Largement identifiée à son animateur vedette Cyril Hanouna et à son émission phare « Touche pas à mon poste » (TPMP), C8 a connu une existence mouvementée depuis son lancement en 2012. Si l’émission a rencontré un franc succès en termes d’audience, elle a également accumulé les polémiques, sanctions et amendes pour des dérives jugées contraires aux règles déontologiques et à la protection des mineurs.
Au total, C8 a cumulé 7,6 millions d’euros d’amendes sur les huit dernières années, un record qui a fragilisé la position de la chaîne lors du processus de renouvellement des fréquences TNT.
Une décision qui interroge sur la liberté d’expression
La disparition de C8 de la TNT ne manque pas de susciter des réactions contrastées. Si certains y voient une sanction nécessaire face aux agissements de la chaîne, d’autres redoutent une atteinte à la liberté d’expression et une forme de censure orchestrée par les mouvements et politiques de gauche.
Cyril Hanouna, figure emblématique de C8, a d’ailleurs dénoncé « une décision politique » et a appelé à la mobilisation de ses fans pour sauver la chaîne.
Un paysage audiovisuel en pleine mutation
Au-delà du cas C8, cette décision s’inscrit dans un contexte plus large de réévaluation du paysage médiatique français. L’Arcom a en effet profité de ce renouvellement des fréquences TNT pour introduire deux nouveaux acteurs : OF TV, portée par le groupe de presse régionale Ouest-France, et RéelsTV, soutenue par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.
L’arrivée de ces nouvelles chaînes témoigne d’une volonté de diversifier l’offre télévisuelle et d’intégrer de nouveaux contenus, plus en phase avec les attentes du public et les exigences réglementaires en matière de pluralisme et d’information.
Vers une disparition de C8 ? Pas si sûr
La perte de sa fréquence TNT ne signifie pas pour autant la disparition définitive de C8. La chaîne pourrait en effet continuer à exister sous une forme différente, en se recentrant sur la diffusion digitale via les plateformes internet, les box et les télévisions connectées.
Cette stratégie permettrait à C8 de conserver son audience tout en échappant à certaines contraintes réglementaires propres à la TNT.
L’avenir de la télévision en question
Cette décision de l’Arcom met en lumière les mutations profondes que traverse le secteur audiovisuel. Face à la montée en puissance des plateformes de streaming et à l’évolution des habitudes de consommation des médias, la TNT, bien qu’encore largement utilisée, voit son importance relative diminuer.
C8, symbole d’une certaine télévision populaire et parfois décriée, aura marqué de son empreinte le paysage audiovisuel français pendant plus d’une décennie. Sa disparition de la TNT signe la fin d’une époque, mais ouvre aussi la voie à de nouveaux modèles et de nouveaux acteurs dans un secteur en pleine transformation.