Microsoft et Epic Games poursuivis en justice pour addiction aux jeux vidéo

Une plainte pour addiction aux jeux

Le 30 octobre 2023, Casey Dunn, la mère d’un enfant de 17 ans, a déposé une plainte contre Microsoft, Epic Games, Activision Blizzard, Electronic Arts et d’autres éditeurs de jeux vidéo. Elle accuse ces entreprises de créer des jeux addictifs qui mettent en danger la santé physique et mentale des enfants.

La plainte, déposée devant le tribunal fédéral de Californie, affirme que les jeux vidéo des défendeurs utilisent des techniques de manipulation psychologique pour créer une dépendance chez les joueurs. Ces techniques comprennent notamment :

• L’utilisation de récompenses intermittentes, qui incitent les joueurs à continuer à jouer pour obtenir la prochaine récompense, même si celle-ci est aléatoire.
• L’utilisation d’un système de progression, qui donne aux joueurs un sentiment d’accomplissement à mesure qu’ils progressent dans le jeu.
• L’utilisation de mécanismes de gratification instantanée, qui donnent aux joueurs une sensation de satisfaction immédiate, même si celle-ci est de courte durée.

La plainte affirme que ces techniques sont particulièrement efficaces chez les enfants, dont le cerveau est encore en développement. Elle cite le cas de G.D., le fils de Casey Dunn, qui a développé une addiction aux jeux vidéo à l’âge de 12 ans.

L’enfant a commencé à jouer aux jeux vidéo de façon excessive, passant jusqu’à 16 heures par jour devant l’écran. Il a perdu tout intérêt pour ses études et ses amis, et a commencé à présenter des symptômes de dépression et d’anxiété.

La plainte demande aux tribunaux de condamner les défendeurs à payer des dommages et intérêts pour les préjudices subis par G.D. et d’autres enfants victimes d’addiction aux jeux vidéo.

Les enjeux de cette affaire

Cette affaire pourrait avoir des implications importantes pour l’industrie du jeu vidéo. Si les tribunaux donnent raison à la famille, cela pourrait conduire à des changements dans la conception des jeux vidéo, afin de réduire leur potentiel addictif.

L’affaire pourrait également contribuer à sensibiliser le public au problème de l’addiction aux jeux vidéo. En effet, de nombreux parents sont encore ignorants des risques liés à l’utilisation excessive des jeux vidéo par leurs enfants.

La dépendance aux jeux vidéo : un problème croissant

L’addiction aux jeux vidéo est un problème croissant, notamment chez les enfants et les adolescents. Selon l’Organisation mondiale de la santé, environ 3 % des enfants et des adolescents dans le monde sont atteints de ce trouble.

Les symptômes de l’addiction aux jeux vidéo sont similaires à ceux de l’addiction à d’autres substances ou activités, comme la drogue ou l’alcool. Ils comprennent notamment :

• Une perte de contrôle sur le temps passé à jouer
• Une envie irrépressible de jouer
• Une diminution de l’intérêt pour d’autres activités
• Des problèmes de santé physique ou mentale

Uniquement la faut des parents ?

Alors évidemment, on connaît le penchant des Etats-Unis pour la démesure ainsi que pour les procés qui permettent parfois de déboucher sur des accords à l’amiable très lucratifs. Cela étant dit, est-ce que ce n’est pas le rôle des parents que de protéger les enfants contre les jeux vidéo comme n’importe quel autre drogue que l’on peut retrouver potentiellement dans les collègues ou lycées ?

En temps normal, il existe d’ailleurs des mesures assez simples que les parents peuvent prendre pour prévenir l’addiction aux jeux vidéo chez leurs enfants. Je pense par exemple :

• Définition des limites sur le temps de jeu (il y a parfois même des outils de contrôle parental qui permettent d’aider sur ce point)
• Surveiller le contenu des jeux joués par les enfants (présence de violence, sexe, etc.)
• Encourager les enfants à pratiquer d’autres activités

Pas que la faute des parents à mon sens

J’ai en effet du mal à mettre tout sur le dos des parents. On voit très bien aujourd’hui que nombre de sociétés qui proposent des jeux ou mêmes des applications sur smartphone disposent d’équipes spécialisées et font des recherches pour mener à l’addiction et faire en sorte que leur audience ne décroche pas de leurs services. C’est le cas de Tik-Tok, des YouTube Short, du mécanisme d’Instagram… et là je ne cite que des applications mobiles. 📱

Mais c’est pareil pour les jeux-vidéos. Il y a 15 ou 20 ans un jeu vidéo était une manière de se détendre et prendre du plaisir. Il y avait un début et un fin. Aujourd’hui, tous les jeux qui sont conçus disposent de mécanismes qui incident à jouer continuellement afin de gagner de débloquer ou gagner des équipements ou des objets exclusifs. Si bien qu’aujourd’hui sur la plupart des jeux si vous ne jouez pas continuellement vous avez alors l’impression que vous perdez du niveau, que vous allez être en retard, etc.

Mais ça ne devrait pas fonctionner comme cela. Cela devrait être un moment de détente et rien de plus. Même s’il est facile de taper sur les parents, à mon sens, l’industrie du jeu video et du smartphone ont toutes les 2 leur part de responsabilité. Et je me demande vraiment comment les Etats-Unis vont réagir à cette plainte… 🧑‍⚖️

C’est un problème que la Chine a par exemple adressé depuis 2021. Le gouvernement a pris des mesures légales spécifiques. En effet, depuis septembre 2021, les moins de 18 ans n’ont le droit de jouer en ligne qu’entre 20h00 et 21h00 les vendredis, samedis et dimanches pendant la période scolaire. Alors que ce soit réglementé par un gouvernement – je me dis que ça va peut être un peu. Mais les acteurs du jeu vidéo doivent pouvoir agire et faire du profit en étant prudent avec la vie des jeunes – parfois fragiles. 👾

Plus d’infos sur l’article en anglais sur Insider-gaming.com en suivant ce lien.